Au fil des siècles
Une vaste forêt occupait l’emplacement où s’est ensuite implantée Écully. La découverte d’un silo rempli de cendres et d’ossements humains, la mise à jour de haches en pierre polie, de débris de poteries grossières, permettent d’affirmer qu’il y a eu, sinon habitation prolongée, du moins passage d’êtres humains sur ce territoire à l’époque préhistorique.
Lorsque Lugdunum (l’actuelle Lyon) devint la capitale des Gaules, la forêt qui l’environnait était traversée par quatre grandes voies qui rayonnaient vers les différentes parties de la Gaule. L’une d’entre elles traversait Écully, tout comme deux aqueducs qui amenaient les eaux à Lyon. Un pont à siphon franchissait le ravin du quartier de Grange-Blanche, monument considérable avec deux rangs d’arches superposés, dont les restes, malheureusement couchés au sol par un glissement de terrain, sont encore visibles et ont été classés "Monuments historiques".
Il semble qu’au quartier de la Sauvegarde se soit élevé un village gallo-romain ou tout au moins une villa spacieuse avec d’importantes dépendances. On pense également que se trouvait à Écully un atelier de fabrication de briques.
Le nom de la commune apparait pour la première fois dans un document d’après lequel un certain Vuido et sa femme donnent « trois enclos sis à Écully ».
Il semble alors que la forêt ait disparu pour laisser place à des enclos : jardins, vignes, vergers. Une ethnie nouvelle, vraisemblablement d’origine burgonde, occupe apparemment les lieux. Des terrains nombreux et vastes seraient devenus alors la propriété de plusieurs églises de Lyon. Ces propriétés sont l’occasion d’incessantes querelles entre chanoines et bourgeois de la ville.
Le 29 novembre 1269 se produit un événement tragique pour Écully : des bourgeois et des membres des corporations de Lyon, venus se venger sur ce village ayant le tort d’être sous l’autorité des chanoines-comtes de Lyon, rassemblent les habitants d’Écully dans la chapelle, qui se dressait à l’angle sud de l’actuelle avenue du Dr Terver et du chemin du Randin. Ils les y enferment et incendient l’édifice. On comptera près de 130 victimes pour un village qui comptait à peine 300 habitants.
Après ce drame, le centre du village fut déplacé et transporté là où il se trouve actuellement.
C’est une période de prospérité et de richesse sans pareil pour Lyon. Cet opulent voisinage s’avère bénéfique pour Écully. Des peintres, un notaire, un médecin, des échevins, de riches marchands y achètent les terres et y font construire de belles demeures. Certaines subsistent encore : le castel de la Greysolière, le château de Fontville, la villa des Lions, la maison forte du Randin.
La population d’Écully n’est plus exclusivement rurale. La localité est devenue l’un des séjours de villégiature privilégié des riches Lyonnais.
C’est également un lieu de passage pour les commerçants, les marchands de soie, de vaisselle d’étain et d’argent qui se rendent aux grandes foires.
A cette période, Écully reçoit la visite de personnages célèbres. En 1584, le roi Henry III passe une nuit au chevet du duc d’Épernon, blessé à la suite d’une chute de cheval et hébergé au domaine de Fontville.
Écully subit l’évolution générale. Une nouvelle municipalité est élue. Une milice nationale est créée. Des mesures vexatoires sont prises contre les grands propriétaires.
En 1793, l’adhésion tardive des Lyonnais à la Convention leur vaut d’être déclarés en état de rébellion. La Convention décide de les réduire par la force. La lutte s’engage à l’été entre les Lyonnais et l’armée assiégeante. Écully est au cœur de la bataille. Les Écullois assistent impuissants à la défaite des Lyonnais qui, malgré leur courage, doivent céder sous la pression de la famine et du nombre. À cette défaite succèdent d’atroces représailles.
En 1799 eut lieu secrètement à Écully la première communion d’un enfant appelé à faire l’édification de ses contemporains, Jean-Marie Vianney, le futur Curé d’Ars. Jean-Marie Vianney vivra plusieurs années à Écully, chez ses grands-parents, chez l’abbé Balley avant d’y revenir comme vicaire.
Seul événement marquant, lors de la chute de l’Empire, un violent combat qui oppose sur le territoire de la commune, les soldats de Napoléon Ier à l’armée autrichienne. Les Écullois assistent à l’entrée des Autrichiens le dimanche 20 mars 1814, un peu avant les vêpres.
Écully connaît ensuite une destinée paisible et prospère. Son maire, M.Lacène, s’adonne à la culture des fleurs, à la taille des arbres fruitiers, notamment des pêchers. À son initiative, une exposition florale est organisée chaque année à Lyon.
Comme à l’époque de la Renaissance, Écully voit s’installer des personnalités en vue, des notables, de riches soyeux qui y construisent des demeures cossues, entourées de parcs magnifiquement plantés d’arbres aux essences rares et variées.
On y vit agréablement, on y reçoit beaucoup. Mme Lacène accueille ainsi dans sa propriété Mme Récamier, Mme de Staël et le duc de Montmorency…
Écully est redevenu un lieu de villégiature privilégié à qui la guerre de 1870 coûtera tout de même cinq de ses fils.
Dans la dernière partie du siècle, de nouveaux châteaux sont construits par des soyeux lyonnais, comme celui du Vivier pour la famille Cottin.
123 noms inscrits sur le monument aux morts ajoutés aux 14 qui n’y figurent pas, témoignent du lourd tribut payé lors de la 1ère Guerre Mondiale, par une population qui comptait un peu plus de trois mille âmes.
Pendant cette même période, dans le village, trois ambulances au moins accueillirent et soignèrent de nombreux blessés. Certains, hélas, ne devaient pas survivre. Ils reposent au cimetière. Un monument élevé par la commune rappelle leurs noms et leur sacrifice.
Beaucoup d’enfants d’Écully tombèrent pendant la campagne de France, dans les rangs de la Résistance, derrière les barbelés des camps ou dans la grande chevauchée de la Libération. Mais à la différence de la première guerre, Écully vécut sur son sol même les grandes étapes de la seconde.
Le 19 juin 1940, le reflux, à travers le village, des malheureux Sénégalais du 25e régiment de tirailleurs venus livrer un combat désespéré aux portes de Lyon, fera mesurer l’importance d’un désastre sur fond de défaite.
La rupture de l’armistice en novembre 1942 amène l’occupation par les Allemands de plusieurs grandes propriétés d’Écully ainsi que le couvre-feu et des barbelés sur certains accès de la commune.
Le 18 février 1944, l’assaut est donné à une maisonnette qui abrite 9 maquisards des Groupes Francs. Arrêtés, déportés, plusieurs ne reviendront pas.
Le 26 mai, les bombes tombent. À Lyon, des Écullois sont tués, à Écully on compte une quinzaine d’impacts dus aux bombardements et une maison détruite...
Dans la nuit du 28 au 29 juin, des coups de feu éclatent. Des tueurs stipendiés viennent d’abattre un ancien blessé de la guerre de 14-18, engagé volontaire à 17 ans : Louis Chirpaz.
Enfin, le 2 septembre, dans le soir qui tombe, des chars français, ceux du 2e régiment de Spahis algériens de reconnaissance aux ordres d’un enfant d’Écully, rapportent la liberté et rendent la fierté aux Écullois.
Si vous êtes intéressés par l’histoire de la ville d’Écully, et que vous souhaitez en savoir plus, la Société d’Histoire d’Écully vous propose ses bulletins et ses ouvrages.
Certains sont disponibles à la Médiathèque, d’autres le sont à la vente.
Vous pouvez vous adresser à Madame Lemoine, présidente de la société d’Histoire ou consulter les bulletins en ligne.